Mélanie QUENTIN
Hommage à Jacques Tati
Inauguration - Discours - Interview

Discours de Mélanie Quentin, sculpteur.

Quand Monsieur Denis Constant m'a proposé de créer une sculpture sur le thème du film "Mon Oncle", en hommage à Jacques Tati, j'ai d'abord été intimidée par l'ampleur du personnage puis, très rapidement, je me suis plongée dans son oeuvre et sa vie. C'est avec un intérêt empli de bonheur que j'ai pénétré un monde qui m'est familier ; un monde de poésie, d'observation critique, d'interprétation. Le livre de Marc Dondé et le visionnage des films de Tati ont nourri mon inspiration.

Jacques Tati, figure emblématique du cinéma français, n'a pas fait de concession à la mode et a poursuivi ses idées en dépit des difficultés. Né en 1907, il connaît le succès à la sortie de "Jours de Fête" puis avec "Les vacances de Monsieur Hulot" et "Mon Oncle" qui reprend le personnage de Monsieur Hulot. Viennent ensuite "Playtime", "Trafic", "Parade" et "Confusion". En 1977, il reçoit un César pour l'ensemble de son oeuvre.

Réalisé dans le vieux Saint-Maur, ici même pour une part, le film "Mon Oncle" met en scène Monsieur Hulot et son neveu. Monsieur Hulot, personnage décalé, poétique et si humain - déguisé en "monsieur tout le monde"- est un symbole de la communication entre deux générations, entre lui et son neveu. D'un autre côté, il fait aussi le lien entre deux mondes : celui du vieux Saint-Maur, où chacun se connaît, et celui du modernisme menaçant des années 60 où le formica est le comble du luxe et où le statut social compte davantage que les valeurs humaines.

Entre ces deux mondes, il est un terrain vague où les enfants peuvent s'amuser de l'univers des adultes et c'est là que se situe ma sculpture : à un moment et dans une situation qui me sont apparus comme une évidence. Là, j'ai voulu représenter l'oncle dans toute sa complicité bienveillante alors que le petit garçon vient lui demander quelques pièces pour acheter un beignet comme les copains.

J'ai essayé de styliser les personnages pour n'en retenir que les caractères essentiels et j'ai utilisé un modelé très "en touches" pour les rendre plus vivants.

A l'heure d'Internet et des autoroutes de la communication, je souhaiterais que cette sculpture alimente les conversations et reste le témoin d'une dimension humaine qui laisse place à la poésie et au rêve.

Avant de terminer, je voudrais remercier toutes celles et ceux qui m'ont permis de m'exprimer sur un sujet aussi enthousiasmant :

Monsieur Jean-Louis Beaumont, maire de Saint-Maur-des-Fossés,
Monsieur Denis Constant, conseiller général, maire-adjoint délégué aux affaires culturelles,
Madame Bernadette Boustany, conservatrice du musée de la villa Médicis,
Mademoiselle Christine Verron, directrice des affaires culturelles et de l'enseignement,
Madame Jacqueline Moralès, conseiller municipal, chargée des relations avec les artistes,
Monsieur Stéphane Pasquier et Mademoiselle Sophie Huneau du bureau d'études.

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